08 avril 2017

L’initiative pour une caisse publique est lancée !




Il y a une année de cela, lorsque les militants du Parti du Travail faisaient signer l’initiative populaire « Pour le remboursement des soins dentaires », pour laquelle nous avions déposé le chiffre record de plus de 18'000 signatures (peu de partis en font autant), non seulement la plupart des gens signaient volontiers, voire même nous remerciaient pour notre combat, mais souvent nous demandaient aussi quand ferions-nous quelque chose pour l’assurance maladie, tant il est vrai que le système actuel des caisses privées en pseudo-concurrence – mais toutes d’accord pour arnaquer leurs assurés et de prélever des primes de plus en plus surévaluées – devient proprement intolérable. Il n’est que trop normal que les assureurs de par leurs combines et leur cynisme provoquent une juste et massive colère populaire. Aussi, une réforme radicale du dispositif de la LAMal pour un système de santé authentiquement public et social correspond-elle à une authentique aspiration populaire, ainsi qu’à une urgente nécessité. La prime moyenne par mois pour un adulte dépasse déjà allégrement les 500 francs à Genève ! Jusqu’à quand accepterons-nous de payer des sommes aussi scandaleuses, à l’évidence en rapport avec rien, juste pour que quelques actionnaires des caisses privées puissent in fine s’en mettre plein les poches ? Jusqu’à ce qu’on nous demande de payer 1000,- ? 2000,- ? Rappelons que, si les initiatives populaires fédérales pour une caisse unique et celle pour une caisse publique n’ont pas passé la rampe au niveau national, les Genevoises et Genevois ont, quant à eux, votés OUI dans le deux cas.

Parce qu’il est urgent de mettre en place un système plus social et plus juste, de mettre fin à l’escroquerie des caisses privées, mais qu’au niveau fédéral la situation semble bloquée pour un moment, mais que l’histoire de notre pays nous enseigne aussi que certaines avancées sociales furent d’abord gagnées au niveau de cantons où les rapports de forces étaient plus favorables aux forces de progrès, le Parti du Travail a planché sur une initiative cantonale, et peut enfin lancer son initiative populaire « Pour une caisse d’assurance maladie et accidents genevoise publique à but social ». Il nous est apparu qu’il s’agit de la solution la meilleure et la plus réaliste pour débloquer la situation, étant donné les rapports de force actuels, et de faire un pas décisif en avant, pour le progrès social. En effet, pour une initiative cantonale, la contrainte de conformité avec le droit fédéral s’impose, et donc la contrainte de conformité avec la LAMal. Mais la LAMal n’interdit en rien à un canton qui le souhaite de se doter d’une caisse maladie public à but social, qui ne serait pas au service de ses actionnaires et de leur soif de profit, mais de ses assurés et de la collectivité. Nous aurions immédiatement le choix de ne plus devoir payer à l’un ou l’autre des assureurs privés, qui tous se valent par leurs combines, mais de s’affilier à une institution publique, qui n’aurait pas de technocrates néolibéraux ni de lobbyistes au chambres à payer, pas d’intérêts lucratifs et opaques à défendre à tout prix, pas de réserves dans d’autres cantons où transférer l’argent que nous leur payons en trop, pas de millions à débourser pour des campagnes politiques visant le seul intérêt égoïste de leurs actionnaires, pas de frais de publicité…et donc pourrait assurer des primes moins chers pour un service de meilleure qualité. Ce serait enfin un véritable pas en avant pour un système de santé véritablement public et social, qui soit au service de toutes et tous, et pas de quelques escrocs.

C’est pourquoi, nous comptons sur votre soutien, et ne doutons pas que notre initiative rencontrera un franc succès. Du reste, les premières réactions dans les heures qui suivaient sa publication sur les réseaux sociaux et en commentaires des articles en ligne – presque tous positifs ou très positifs – apportent une preuve supplémentaire de la pertinence et de la nécessité de notre initiative.

Le Parti du Travail se place ainsi une fois de plus, comme il l’a toujours été durant son histoire, à l’avant-garde du combat pour le progrès social. Ce qui est parfaitement logique, en tant que Parti fondé sur la lutte de classe et les idées du marxisme, le Parti du Travail est la seule force politique de ce canton à être toujours avec cohérence et combativité du côté des travailleurs et des classes populaires, à lutter sans faillir pour leurs intérêts légitimes et justes aspirations, à porter l’espoir d’une société nouvelle socialiste. De fait, sans la lutte de notre Parti, il n’y aurait en Suisse ni congés payés, ni AVS, ni nombre d’autres avancées sociales.


C’est pourquoi, si vous soutenez nos combats, si vous trouvez notre initiative juste et nécessaire, si vous êtes pour le progrès social, faites un pas de plus, rejoignez le Parti du Travail !

La lutte des femmes qui déclencha la Révolution de février



Bien qu’il soit sans conteste un journal bourgeois et néolibéral, le Temps est pourtant sans conteste un quotidien de qualité et intéressant, où paraissent nombre d’articles dignes d’être lus, même pour un communiste. Il convient en particulier de saluer l’article publié le 7 mars 2017, signé Olivier Perrin et consacré à la Révolution russe de février 1917.

On sait très bien en effet que l’Empire tsariste était déjà aux abois au début du XXème siècle, miné par des contradictions de classes particulières aigues et violentes, son sous-développement et son anachronisme patent (une monarchie absolutiste féodale à l’ère industrielle…). On sait très bien aussi que ce régime tenta, comme bien d’autres, de résoudre ses contradictions en se lançant tête baissée dans la Première Guerre mondiale…mais que cette « solution » lui fut fatale. La Russie des tsars finissante, pays largement agricole, peu industrialisé et semi-féodal, n’était en effet pas de taille face à son ennemi direct dans cette guerre impérialiste, le Deuxième Reich de Guillaume II, alors la première puissance industrielle du monde. Malgré quelques relatifs et éphémères succès sur le front, la guerre fut globalement un désastre, tant au plan des opérations militaires qu’à l’arrière. La guerre s’éternisait, faisant des centaines de milliers de victimes, et les généraux tsaristes avaient de plus en plus de mal à garder sous contrôle une armée à 90% composée de soldats d’origine paysanne, excédés de se faire massacrer pour une cause qu’ils savaient ne pas être la leur, réduits à la famine par un approvisionnement plus qu’aléatoire, désespérés et prêts à tout pour en découdre. A l’arrière aussi, la population, déjà misérable avant, était réduite au dénuement le plus absolu, suite à la désorganisation de la vie économique, à un rationnement drastique, à un ravitaillement des plus défaillants…pendant que quelques privilégiés faisaient des profits records et continuaient à vivre dans le luxe, que la corruption endémique de la bureaucratie tsariste aggravait encore la situation, et que le gouvernement ne prenait aucune mesure de régulation de l’économie digne de ce nom, au nom du respect de la propriété privée. La situation était tendue à l’extrême, le peuple n’en pouvait plus, les grèves et les émeutes se multipliaient, et n’importe quel événement pouvait être l’étincelle qui déclencherait l’incendie.

Cette étincelle, ce fut la Journée internationale de l’Ouvrière, le 8 mars (ou 23 février selon l’ancien calendrier julien alors en vigueur en Russie), adoptée par le Mouvement des femmes socialistes, lié à la IIème Internationale, en 1910. Le 8 mars/ 23 février 1917 donc des milliers de femmes ouvrières et ménagères défilent pacifiquement pour exiger le retour de leurs maris du front et du pain. Elles sont rejointes par des milliers d’ouvriers du textile, solidaires avec les 30'000 grévistes de l’usine Poutilov, mis à la rue par le lock-out patronale et confrontés à la répression de la police du régime. Aux revendications initiales se rajoutent vite les slogans « pour une paix immédiate ! », « à bas l’autocratie ! » et « à bas le tsar ! ». Les étudiants et les employés sa rallièrent rapidement aux ouvriers, et le 25 février la grève était générale. L’empereur Nicolas II donna l’ordre de tirer sur la foule, mais il ne fut pas obéi. Le 26, au matin, la garnison commença à passer du côté de la révolution. Les ministres tsaristes essayaient de faire venir des unités du front pour réprimer la révolution, mais personne ne leur obéissait plus. Le Soviet des députés ouvriers et soldats, aux commandes les premiers jours de la Révolution, entra en fonction le 27. Il aurait pu prendre le pouvoir à ce moment là déjà, et les affres de la guerre civile auraient peut-être pu avoir été évités, mais les socialistes « modérés », mencheviks et SR, n’en n’ont pas voulu. Dans la nuit du 27 au 28, un Comité provisoire de la Douma, composé de tous les partis y présents, exception faite de l’extrême-droite monarchiste, fut constitué afin de former un gouvernement provisoire, ce qui fut fait le 2 mars. Le 3 mars, Nicolas II était poussé à l’abdication par son entourage en faveur de son frère, le Grand-Duc Michel, qui abdiqua à son tour en faveur du peuple. La monarchie pluriséculaire des Romanov n’était plus, et laissait place à une Russie nouvelle.


La Journée internationale des femmes travailleuses, le 8 mars, fut donc le point de départ du processus révolutionnaire qui culmina avec Octobre, et conduisit la vielle Russie des tsars à des hauteurs auparavant inimaginables, dont toutes les vicissitudes ultérieures ne peuvent effacer la grandeur. Le 8 mars n’est donc pas qu’une « Journée de la femme », ou une journée onusienne parmi d’autres, mais une date fondamentalement révolutionnaire.

Paquet Berset : le Parti du Travail le combattra par référendum !



Les deux chambres de l’Assemblée fédérale ont donc fini ce vendredi 17 mars par voter la réforme Prévoyance vieillesse 2020, aussi connue sous le nom de Paquet Berset – du nom du conseiller fédéral « socialiste » qui la porté. L’UDC et le PLR dénoncent pourtant un insupportable « diktat » imposé par la gauche et le centre du Conseil des Etats au Conseil national, tandis que le PSS et les Verts se perdent en éloge face à une « avancée historique ». Alors, le Paquet Berset, un projet de « centre-gauche » de nature progressiste, fût-ce modérément, et combattu par une droite réactionnaire ? Les apparences sont trompeuses…

En réalité, ce fameux compromis n’est rien d’autre qu’un vol des rentes éhonté. Il prévoit en effet :

·     Une baisse du taux de conversion des rentes du 2ème pilier de 6,8% à 6% (Rappelons qu’il y a quelques années à peines, le peuple suisse avait refusé la baisse du taux de conversion à 6,4% à près de 75% des voix ! La démocratie, c’est juste bon pour un discours du 1er août)
·     La hausse de l’âge de départ à la retraite pour les femmes de 64 à 65 ans
·     Une hausse de 0,6% de la TVA
·     Une hausse des cotisations AVS et LPP

Qu’est-ce que la droite trouve à redire à cet infâme cocktail, qui devrait pourtant lui plaire ? C’est que, pour donner quelques chances au Paquet Berset de passer l’épreuve de l’inévitable vote populaire, le PSS et le PDC se sont mis d’accord pour prévoir un relèvement des rentes AVS de…70 francs par mois (sic !), ainsi qu’un relèvement du plafond des rentes de couple ; mais cela pour les nouveau retraités seulement. Celles et ceux qui sont déjà à la retraite ne toucheront rien de plus. Et c’est cette hausse de 70 francs que le PSS et les bureaucrates jaunes à la tête d’UNIA et de l’USS osent présenter comme un progrès social historique – c’est la première fois depuis fort longtemps, voyez-vous, que les rentes AVS auraient été enfin augmentées…70 francs, ça ne doit pas même représenter le prix d’une cravate pour certains élus de « gôche » acquis à la compromission. Certes, cette somme n’est pas tout à fait négligeable pour celles et ceux qui n’ont presque rien, dont la majorité se trouvent être des femmes. Mais il vrai aussi qu’il ne resterait pas grand chose de cette somme eu égard des hausses de cotisations et de TVA. Il est vrai aussi que pour compenser l’année de moins, entre 64 et 65 ans, pendant laquelle elle ne toucherait pas de rente AVS, une femme devrait vivre jusqu’à…94 ans. Bref, un vol des rentes pur et simple, et certainement pas un compromis.

Le Parti du Travail a combattu le Paquet Berset depuis le début, et le fera jusqu’au bout. Denis de la Reussille, unique conseiller national du Parti Suisse du Travail, a voté contre ce démantèlement lors du vote final de vendredi matin. Ainsi qu’il l’a déclaré : "Politiquement, il peut être intéressant de remettre dans le débat la problématique de la retraite des femmes qui, pour nous, est une ligne rouge qui ne doit pas être franchie."

La majorité des chambres fédérales ayant lié le sort du paquet entier à la hausse de la TVA, et que celle-ci suppose une modification de la Constitution, soumise au référendum obligatoire, il pourrait sembler qu’il suffirait d’attendre cette échéance pour faire possiblement échouer la réforme. Néanmoins, afin d’avoir plus de certitude de remporter la victoire, et de combattre aussi le Paquet Berset sur le fond, un référendum sera néanmoins nécessaire. Il devra être lancé bientôt. Notre Parti s’engagera activement dans cette bataille.


Néanmoins, s’il est une chose sur laquelle nous sommes aussi d’accord, c’est que le système actuel des trois piliers n’est ni social ni durable. Mais, au lieu de négocier son démantèlement, nous continuerons quant à nous le combat historique de notre Parti, pour de véritables retraites populaires.