13 février 2016

1916 – 2016, prendre appui sur l’héritage de Kienthal pour construire l’avenir



Il y a cent ans, le monde était plongé dans les ténèbres de la réaction la plus absolue. Le sang coulait à flots dans la grande boucherie impérialiste qu’était la Première Guerre mondiale. La quasi-totalité des peuples de la planète étouffait dans les chaînes de l’impérialisme et de l’oppression coloniale. La social-démocratie, qui avait naguère incarné l’espoir d’un avenir meilleur, avait irrémédiablement trahi tous ses principes, et n’était plus qu’une opposition de sa majesté au service de la bourgeoisie. Ses illustres chefs de naguère devenus des ministres sans portefeuille obéissants des gouvernements belligérants.

Mais même les ténèbres les plus absolues recèlent comme une étincelle de clarté. Du 24 au 30 avril de cette sombre année, se réunirent à Kienthal, dans l’Oberland bernois, les représentants de tout ce qu’il restait de sain et d’honnête dans le mouvement socialiste international. Là, sous l’impulsion de la délégation bolchévique, conduite par Lénine, fut posée de front la nécessité de la rupture avec tout ce qui avait conduit à la faillite la IIème Internationale, et de la reconstruction de l’Internationale sur des bases nouvelles. Et l’année suivante, la tyrannie séculaire des tsars était renversée, puis la bourgeoisie russe tombait à son tour sous les coups de la Grande Révolution socialiste d’octobre. Le premier Etat socialiste de l’histoire voyait le jour. Et les discussions en cercle restreint qui eurent lieu à Kienthal avaient jeté les prémisses de la IIIème Internationale, du mouvement communiste international, dont notre Parti est héritier à part entière. Ce qui semblait être une ère de ténèbres ouvrait de fait un cycle révolutionnaire glorieux, et qui changea le monde à jamais.
Aujourd’hui, il est impossible de ne pas remarquer de frappantes analogies avec ce qui fut cent ans plus tôt. Ne serait-ce que parce que nous vivons également une sombre époque. La contre-révolution dans la plupart des pays socialistes à la fin des années 80 ne fut que la victoire de la bourgeoisie, et une défaite atroce pour les travailleurs de par le monde, ouvrant une ère de réaction brutale sur toute la ligne, une destruction méthodique de toutes les réalisations remarquables obtenues de haute lutte par les communistes, que ce soit dans les pays socialistes, ou dans les pays capitaliste, où la bourgeoisie au pouvoir dut reculer dans bien des domaines pour ne pas tomber. Si les empires coloniaux sont largement démantelés – la Révolution d’octobre n’y est pas pour rien – les pays que l’on appelle hypocritement « en voie de développement » gémissent dans les chaînes du néocolonialisme, qui, si elles ne sont pas toujours visibles à l’œil nu, n’en sont pas moins lourdes pour autant. S’il n’y a pas à ce jour de guerre globale à proprement parler, la lutte entre puissances impérialistes pour le contrôle des ressources et des marchés conduit à intensification des expéditions guerrières, et dont la multiplication est lourde de menaces à ne pas sous-estimer.

Mais voilà, le capitalisme est enlisé dans une crise systémique. Tous les efforts des puissances impérialistes et de leurs banques centrales pour en sortir n’ont fait que l’aggraver. Malgré tous les milliers de milliards injectés dans les banques privées, la reprise économique est au mieux volatile, en réalité éphémère, et de fait quasiment terminée. Ce qui du reste est logique. Nul ne pourrait résoudre un problème avec les mêmes mécanismes  que ceux qui l’ont créé. La crise que nous vivons est structurelle au capitalisme, et ne peut être durablement résolue en son sein.


Et c’est là que, au plus profond des ténèbres, apparaît une lueur d’espoir. S’il n’y a pas à ce jour de véritable dynamique révolutionnaire, il devient de plus en plus clair que les choses ne peuvent durer ainsi. C’est l’histoire elle-même qui place aujourd’hui les communistes devant leurs responsabilités. Si le monde a changé, ce n’est qu’en restant fidèles à notre héritage révolutionnaire, celui qui fut réaffirmé à Kienthal il y a 100 ans, ce n’est qu’en brandissant le drapeau rouge qui y fut brandi, qu’il est possible de comprendre ce monde changé, et surtout de le transformer. L’année 2017, marquera le centenaire de la Révolution d’octobre. Il est de notre responsabilité de faire en sorte que cette année, à défaut d’une année de révolution, soit au moins une année de rupture avec la désespérante réaction que nous subissons depuis trop longtemps. Car cette rupture n’a jamais été aussi nécessaire.

Les budgets d’austérité et comment les combattre

  

 On ne sait toujours pas à ce jour si et quand le canton de Genève disposera d’un budget pour l’année 2016. Le Conseil d’Etat avait pourtant présenté en temps et en heure un projet de budget austéritaire à souhait, prévoyant un certain nombre de mesures d’économies dans la fonction publique  et de coupes linéaires dans les subventions. Ce projet de budget fut énergiquement combattu par un mouvement de lutte exemplaire des  travailleurs de la fonction publique, soutenus par les syndicats et les forces de gauche, dont le Parti du Travail. Finalement, le budget 2016 ne put être voté par le parlement, faute de majorité. On en est pour l’instant aux douzièmes provisionnels.

Ce n’est là toutefois pas l’essentiel. Le budget 2016 fut précédé par un budget 2015 brutalement austéritaire. Trois des sujets cantonaux sur lesquels nous votons le 28 février sont d’ailleurs des émanations de cette politique d’austérité. Nous voterons probablement cette année aussi sur la loi dite « Personnal stop », contre laquelle un référendum a été déposé. Une loi votée par la majorité de droite et qui stipule le plafonnement de la masse salariale de la fonction publique. Impossible dès lors d’engager le moindre fonctionnaire sans supprimer un poste ailleurs. On imagine déjà l’arithmétique sordide à laquelle il faudra se livrer pour satisfaire à ces exigences : supprimer quelques postes d’enseignants pour pourvoir de nouvelles prisons en personnel par exemple. Et la droite promet bien pire pour le budget 2017.

C’est que pour les forces politiques au service du capital, l’austérité est un projet politique en soi. La droite affirme qu’il ne s’agit que d’une inévitable maîtrise des coûts pour réduire la dette quasiment insoutenable de notre canton. Mais cette dette, qui en est responsable, si ce n’est ces mêmes partis de l’Entente, au pouvoir depuis toujours, et qui ont systématiquement creusé le déficit de l’Etat à coup de cadeaux fiscaux à répétition aux plus riches et aux grandes entreprises ? Les pertes fiscales dues à ces mesures représentent au bas mot un milliard de francs par année ! Il serait dès lors plus que logique de revenir sur quelques unes au moins de ces mesures. Les députés d’Ensemble à Gauche ont fait des propositions dans ce sens. Mais pour la majorité du Grand Conseil, il n’est pas même question d’entrer en matière.

Une politique qui ne va que s’aggraver avec la RIE III, qui devrait passer sans doute au mois de juin déjà au parlement fédéral, et qui sera suivie peu après d’une réforme cantonale correspondante. L’idée de cette réforme est simple : les entreprises étrangères installées en Suisse, dans quelques cantons en particulier, bénéficient de privilèges fiscaux absolument indécents ; l’UE ne tolère plus cette concurrence déloyale ; donc, puisqu’on ne peut plus maintenir ce dispositif, alors baissons l’imposition de toutes les entreprises à un taux très bas pour que les dites « sociétés à statut consentent à rester. Ce qui causera inévitablement des pertes fiscales colossales pour les collectivités publiques. La RIE III cantonale a déjà été adoptée par le Grand Conseil dans le canton de Vaud. Un référendum a été déposé contre, notamment avec la participation de la section vaudoise de notre Parti. Le cas de figure est instructif : le PS vaudois soutient cette réforme d’inspiration néolibérale, en échange de quelques maigres concessions…

C’est un combat que nous devons préparer à Genève. Un combat difficile. Nous aurons l’idéologie dominante contre nous, qui pèsera d’un poids écrasant. On nous dit que, aussi regrettable que cela soit, ces baisses d’impôts à répétition pour les privilégiés seraient une nécessité absolue, afin de rester concurrentiel au plan international, afin que les entreprises et les riches contribuables restent en Suisse. Sans cela, voyez-vous, c’en serait fait de notre prospérité. On nous promet déjà la catastrophe si jamais la RIE III ne passe pas et que les sociétés à statut partent. Argument persuasif, qui manipule habilement la peur des gens. Et qui pourtant se base sur un sophisme éculé : l’effet de ruissellement. Pour faire simple, laisser le capitalisme entièrement libre, baisser les impôts des riches et des entreprises, finit par bénéficier à tous, ou en tout cas au plus grand nombre. Or, ce soi-disant « effet » est toujours et partout démenti par les faits. Le modèle de développement néolibéral amène avant tout une société extrêmement inégalitaire, qui devient de moins en moins hospitalière pour les classes populaires, et n’est accueillante que pour une toute petite minorité. Au niveau mondial, les 62 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié de la population du globe ! A Genève, on n’en est certes pas là, mais cette loi générale se vérifie, et se vérifiera d’autant plus si la RIE III est mise en place.


Mais pour rompre avec les politiques d’austérité, qui n’apportent que le malheur au plus grand nombre, il est nécessaire de rompre avec la logique libérale, et in fine avec la logique capitaliste. Le PS a déjà prouvé, dans le canton de Vaud du moins, qu’il n’en n’est pas capable, et finit donc par cautionner la régression. Seul le Parti du Travail, peut porter ce combat de façon conséquente.

Le début d’une ère nouvelle aux Etats-Unis ?



La chose n’aura sans doute pas échappé à nos lecteurs, le second mandat de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis d’Amérique touche bientôt à sa fin. Aussi, les deux partis du bipartisme étatsunien tiennent en ce moment leurs primaires. En temps normal, nous n’aurions guère de raison particulière de parler dans ces colonnes de cet inintéressant spectacle, de ce casting dépolitisant où sont triés sur le volet les candidats éligibles, tous interchangeables et identiques au fond dans leur adhésion inconditionnelle et exclusive aux intérêts des multinationales et de la grande bourgeoisie monopoliste. Une grotesque vitrine de « démocratie », qui ne masque même pas le pouvoir réel et total de Wall Street.

Si nous parlons malgré tout des primaires étatsuniennes, ou plutôt de la primaire démocrate, c’est parce que cette fois-ci elle est tout sauf le fade succédané de politique-spectacle habituel. Du reste, la primaire républicaine ne l’est pas tout à fait non plus, tant ce parti a glissé au fil du temps à l’extrême-droite, au point que l’un des favoris a été explicitement qualifié de « fasciste » par des journalistes des médias parfaitement mainstream de son pays. Ses deux principaux adversaires ne valent en fait guère mieux, et sont à peine moins extrémistes. Mais de cela nous n’en parlerons pas.

Ce qui rend  cette primaire démocrate si importante, y compris à nos yeux, c’est l’un des candidats : Bernie Sanders, sénateur du Vermont âgé de 74 ans. La première chose à en dire, c’est qu’il n’est pas issu du parti démocrate. Depuis les années 70, il siège au Congrès en tant qu’indépendant. S’il a postulé à la primaire démocrate, c’est parce que les candidats indépendants à la présidentielle sont virtuellement marginalisés aux USA. Ce qui le rend intéressant, c’est qu’il se revendique explicitement « socialiste ». Son principal adversaire, Hillary Clinton, croyait avoir gagné d’avance au début, et n’avait pas même prêté attention à ce concurrent improbable. Mais Bernie Sanders a surpris tout le monde ou presque, en arrivant presque à égalité avec Mme Clinton à la primaire de l’Iowa, et largement en tête au New Hampshire.

Un candidat « socialiste » en position éligible ? Si nous en parlons, ce n’est certes pas pour nous en extasier de façon acritique, ni promettre naïvement le Grand soir par les urnes, comme d’aucuns l’ont fait avec SYRIZA, et le font encore avec PODEMOS, ce que nous n’avons du reste jamais fait. Disons les choses tout de suite, il est assez peu probable que Bernie Sanders remporte la primaire démocrate (quoique…pratiquement personne n’aurait parié un pence sur Jeremy Corbyn quand il s’est présenté à la tête du Labour Party), encore moins qu’il soit élu président, et, si d’aventure il l’était, il se retrouverait dans l’incapacité de gouverner, se retrouvant avec la totalité du Congrès contre lui. Qu’il transforme le parti démocrate en parti socialiste tient de la pure science fiction. Du reste, Bernie Sanders n’est clairement pas un communiste. Il se revendique du « socialisme démocratique », par quoi il entend essentiellement le « modèle scandinave » (quelque peu enjolivé eu égard à la réalité des pays scandinaves). Il se bat pour la répartition des richesses, pour la taxation des plus riches, pour la sécurité sociale, pour une démocratie libérée de la domination des lobbies, pour une régulation du capitalisme, mais nullement pour un pouvoir populaire ou la socialisation des moyens de production.

Certes, mais ce n’est pas cela qui est essentiel. Car n’oublions pas que l’on parle des Etats-Unis. En Europe, où généralement l’un des deux partis du bipartisme est membre de l’Internationale socialiste, et où existent toujours des partis communistes influents, et qui le furent bien plus par le passé, les termes de « socialiste », de « socialiste de gauche », voire parfois de « communiste » sont habituels, généralement bien compris, souvent passablement galvaudés. Le terme de « socialiste » y est même, avec des Hollande, Valls et consorts, quasi-synonyme de « social-traître », et n’a aucune valeur subversive.


Aux USA, il n’en va pas de même. La terreur noire du maccarthysme y a bien fait son rôle, brisant presque le parti communiste historique de ce pays, le CPUSA, et marginalisant pour finir toutes les organisations et mouvances de gauche un tant soit peu radicale, puis réduisant au silence leurs idées mêmes et les effaçant pratiquement des la mémoire du peuple. Depuis longtemps, la vie politique du pays est dominée de façon écrasante par deux partis de droite à la solde du grand capital, et pour l’essentiel quasiment identique. Les syndicats sont quant à eux sous la coupe du parti démocrate et la conception de lutte de classe y est effacée. Il n’existe à la gauche du parti démocrate aucun parti social-démocrate un tant soit peu important (le parti socialiste historique a implosé depuis bien longtemps), mais une poussière de multiples organisations de diverses tendances, à l’implantation pour l’essentiel infime. Le CPUSA n’a plus à craindre les persécutions, mais il n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut. Il n’est du reste pas la seule organisation d’orientation communiste aux USA, ni n’est clairement hégémonique danscette partie du spectre politique. De ce fait, les mots de « socialiste » et « socialisme » ont tendance à être des termes totalement inusités dans le champs politique étatsunien, si ce n’est à titre de repoussoir. Le cerveau lavé par des décennies de propagande bas de gamme, la plupart des citoyens de ce pays n’ont pratiquement pas idée de ce que ces mots veulent dire vraiment, encore mois quelles conceptions ils désignent.


Aussi, qu’un candidat à la présidentielle en position éligible se réclame « socialiste » est une première absolue, un événement inédit depuis des dizaines d’années. Ce seul fait a grandement contribué à bousculer les idées. Le mot « socialisme » aurait été le plus consulté dans les dictionnaires en ligne en 2015, les gens cherchant à en redécouvrir la signification. Que cela arrive maintenant n’est pas dû au hasard. C’est d’abord que le consensus relatif sur lequel se basait l’anticommunisme officiel et l’exaltation du « rêve américain » est devenu intenable, tant les inégalités ont atteint aux USA un niveau intenable, tant la confiscation du pouvoir par quelques lobbies est devenue scandaleuse, et tant la vie est devenue insoutenable pour des larges pans de la population. Ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne s’est retrouvée largement prolétarisée, et en tout cas n’a plus guère de raisons de rester satisfaite de l’ordre établi. Ce qui a nourri la contestation – le mouvement « Occupy Wall Street » aura eu une portée particulièrement significative à cet égard – et la recherche d’une pensée pour la soutenir.

Ainsi que le dit Bernie Sanders lui-même « Tout ce qui nous effrayait du communisme – perdre nos maisons, nos épargnes et être forcé de travailler pour un salaire minable sans avoir de pouvoir politique – s’est réalisé grâce au capitalisme ». Ou, le Wall Street Journal, la journal de la bourgeoisie monopoliste, très lucide pour le coup : "Le socialisme est une vieille idée quand vous avez plus de 50 ans, mais une belle et nouvelle idée quand vous avez 25 ans. Savez-vous qu'est-ce qui est vieux, quand vous avez 25 ans ? C'est le système capitaliste du libre marché qui nous a tous envoyés dans le fossé, écrit The Wall Street Journal à propos du succès de Sanders. Quand vous avez 20 ou 30 ans, vous voyez le capitalisme dans deux entreprises dramatiques. Première entreprise : le krach de 2008 dans lequel des exploitants irresponsables des autorités et de l'économie ont détourné le système. Seconde entreprise : l'inégalité des revenus. Pourquoi certaines personnes sont-elles plus riches que les rois les plus riches, et tant d'autres aussi pauvres que des esclaves ? Est-ce là l'avenir que propose le capitalisme ? Peut-être devons-nous le reconsidérer." 

Non seulement, Bernie Sanders relève la bannière du socialisme quelque peu oubliée au USA, mais il fait campagne non pas avec des discours vides et convenus comme ses adversaires, ou les « socialistes » de chez nous, mais en reprenant certains principes qu’un communiste ne renierait pas. Ce qui est plus que subversif aux USA. Vision de la politique en terme de lutte de classe d’abord, de lutte de classe du côté des travailleurs contre la grande bourgeoisie : " Une des raisons pour lesquelles les gens sont en colère et frustrés, c'est qu'ils travaillent incroyablement dur. [...]Alors que les gens travaillent de plus en plus dur, leur revenu diminue. 80% de tous les revenus de ces dernières années sont allés au 1 % du dessus. Des millions d'Américains dégringolent directement de la classe moyenne à la pauvreté. Cela ne suffit manifestement pas à nos amis de la couche supérieure qui, en matière de cupidité, font preuve d'un véritable fanatisme religieux. Ils leur faut plus, toujours plus." Aussi, dénonciation de la dictature réelle des monopoles derrière la vitrine de la démocratique bourgeoise : ”A l'école, les manuels évoquaient l'Amérique latine et ses dites républiques bananières. "Des pays où une poignée de familles contrôlent la vie économique et politique de la nation", pouvait-on lire. Je ne veux pas inquiéter le peuple américain, mais nous ne sommes pas très éloignés aujourd'hui de cette réalité. Le 1 % des plus riches aux États-Unis possède aujourd'hui plus de richesse que les 90 % du bas. Cette situation ne peut en aucun cas constituer la base d'une société démocratique. C'est la base d'une oligarchie."

Bernie Sanders n’instaurera pas le socialisme aux USA. Mais il aura eu le mérite historique énorme de briser la chape de plomb de l’anticommunisme officiel et d’ouvrir la voie à de nouvelles luttes contre le socialisme. C’est d’ailleurs son plus grand mérité marxiste : apprendre aux travailleurs à ne pas s’en remettre aux politiciens bourgeois et aux hommes providentiels, mais à s’organiser eux-mêmes pour la lutte. Ainsi qu’il le dit lui-même : « Et maintenant, laissez-moi vous dire quelque chose qu’aucun autre candidat à la présidentielle ne vous dira. Et c’est que quel que soit le candidat qui sera élu président, cette personne ne sera pas capable d’y arriver parce que le pouvoir des entreprises américaines, le pouvoir de Wall Street, le pouvoir des donateurs de campagne est si fort qu’aucun président ne peut à lui seul dresser face à eux. C’est la vérité. Les gens peuvent être mal à l’aise en entendant ça…mais c’est la vérité. Et c’est pourquoi ce qui est en jeu dans cette campagne c’est de dire haut et clair : « Il ne s’agit pas seulement d’élire Bernie Sanders comme président. Il s’agit de créer un mouvement politique du peuple dans ce pays ! »


Les choses ne seront plus jamais comme avant aux USA. Bernie Sanders aura joué un rôle crucial en ouvrant la voie à ceux qui s’organiseront pour lutter réellement pour le socialisme, pour ce que le socialisme est vraiment, et pas seulement pour un « modèle scandinave »