20 novembre 2015

Moldavie : à un régime aux abois il ne reste que la matraque



La République de Moldavie, petit pays situé entre l’Ukraine et la Roumanie, n’est pas vraiment sous le feu des projecteurs par chez nous. Pourtant, cette ex-république soviétique vit depuis quelques mois une crise politique et sociale profonde, une crise à laquelle un régime oligarchique et corrompu aux abois tente de faire face par une répression contre ses opposants, au mépris des principes les plus élémentaires de l’Etat de droit. Une répression qui touche en tout premier lieu nos camarades.

Cette crise remonte à la liquidation du socialisme à l’aube des années nonante. La Moldavie allait alors plonger dans la même spirale de déclin et de ténèbres que presque toutes les ex-républiques soviétiques : anéantissement de pratiquement tous les droits sociaux, marasme économique, appauvrissement généralisé de la population, chômage endémique, infrastructures tombant en ruines, corruption généralisée, et règne sans partage des oligarques, qui s’étaient approprié par le crime ce que le peuple soviétique avait bâti.

En Moldavie, un oligarque en particulier, Vladimir Plahotniuc, prit peu à peu l’ascendant sur les autres, jusqu’à devenir de facto le véritable maître du pays. L’un des partis de droite majeurs, le Parti Démocrate, n’est qu’un parti croupion à sa botte. Le processus politique est largement manipulé par ses soins. Au fond, les affaires du pays se décident dans son bureau. Avec des conséquences sociales et économiques désastreuses. Non content de s’enrichir scandaleusement sur le détournement des biens publics, M. Plahotniuc a monté une affaire de vol à large échelle sur les réserves en devises du pays, menant la Moldavie au bord de la faillite…le peuple étant bien entendu appelé à payer la facture au travers de politiques d’austérité brutales pour « rétablir les finances publiques ».

Dans cette situation, le Parti Communiste de la République de Moldavie (PKRM), qui avait gouverné le pays pendant un certain temps dans les années 2000 avant de perdre sa majorité parlementaire (une expérience gouvernementale qui fut peu médiatisée et étudiée, à tort sans doute), prit un tournant plus que contestable à l’occasion des élections parlementaires de l’automne 2014, modérant de plus en plus son discours à mesure que la campagne électorale touchait vers sa fin, avant de finir, après une déconvenue électorale, par voter la confiance à un gouvernement de droite au nom de « l’intérêt supérieur de la nation ». Le PKRM a adopté depuis lors une attitude d’ « opposition constructive » plus que modérée face au régime oligarchique en place.

Ce tournant fut fortement contesté au sein même du parti, dont bien des membres estimèrent qu’il s’agissait là d’une trahison de tout ce pourquoi ils se sont battus. Nombres des opposants à la nouvelle ligne officielle furent exclus du PKRM, ou le quittèrent par eux-mêmes. Des sections locales décidèrent même de se retirer en bloc. Une partie de ces ex-membres du PKRM se regroupèrent au sein du parti Bloc Rouge, avec pour président Grigore Petrenko, ex vice-président du Parti de la Gauche Européenne et ancien député, afin de rester fidèles à leurs principes et de continuer la lutte contre l’oppression des oligarques. Les membres du parti Bloc Rouge organisèrent ou jouèrent un rôle très actif dans des protestations de masse contre les politiques d’austérité, auxquelles ils donnèrent un tournant nettement anti-oligarchique.

Le régime ne sut réagir que de deux façons : propagande grossièrement mensongère et répression policière disproportionnée, brutale, et en violation avec les droits démocratiques garantis par la loi moldave. Ne pouvant faire taire le peuple à coup de matraques, le pouvoir finit par faire arrêter Grigore Petrenko et six autres camarades, et à leur instruire un procès grossièrement inéquitable pour « troubles à l’ordre public ». Une parodie de justice tellement grotesque que les séances de tribunal se tinrent vite à huis-clos, les juges ayant trop honte de paraître en public durant cette mascarade indigne. Détenus depuis plusieurs semaines déjà, nos camarades risquent jusqu’à 8 ans de prison.

Mais c’est aussi là un signe de faiblesse, voire de fin prochaine, du régime en place. Depuis plusieurs mois, la crise politique est insoluble. Deux gouvernements sont déjà tombés, minés par des scandales de corruption. La coalition gouvernementale s’est de fait effondrée, et la majorité des députés au parlement sont désormais dans l’opposition, nominalement du moins. Depuis sa cellule, le camarade Petrenko a écrit une lettre ouverte, disant que les luttes populaires ont payé, qu’une situation unique existe désormais pour mettre fin au règne de Plahotniuc, et qu’il ne dépend que de l’opposition parlementaire de la saisir.

Quoi que l’opposition officielle fasse, nos camarades n’abandonneront pas la lutte et la conduiront jusqu’à son terme. « En notre droit de communistes dans les faits et non seulement de nom nous déclarons que nous ne capitulerons pas. Plahotniuc et ses semblables ont le bras court : ils ne pourront pas écraser tout le monde. Vive la Grande Révolution d’Octobre, vive son héritage, vivent les futures réalisations des communistes ! ». Telle est la conclusion de la déclaration du parti Bloc Rouge pour les 98 ans de la Révolution d’Octobre.



10 novembre 2015

Communiqué de presse : soutien à la lutte des travailleurs de la construction et de la fonction publique



Le Parti du Travail exprime un soutien total aux luttes nécessaires et entièrement justifiées des travailleurs de la construction comme de ceux de la fonction publique, et salue la convergence de ces luttes. Ses militants seront présents aux manifestations du 10 et du 11 novembre. Il s’agit en effet de deux manifestations d’une même lutte de classe, d’une même lutte des travailleurs pour leurs droits, contre l’accaparement par une infime minorité des richesses qu’ils produisent, que ce soit directement dans le cas des travailleurs de la construction, ou contre le démantèlement de ce minimum de redistribution des richesses à travers les prestations sociales et les services publics, démantèlement dans le but exclusif d’accorder de nouveaux cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises, qui n’en n’ont absolument pas besoin.

Malgré ses profits mirobolants, le patronat de la construction refuse d’entrer en matière sur toute augmentation des salaires, même minime, sur toute négociation concernant le financement de la préretraite à partir de 60 ans (qui est dans une profession difficile comme l’est la construction un droit indispensable), comme sur toute discussion pour ce qui du renouvellement de la convention collective, qui arrive bientôt à échéance. L’arrogance du patronat pourrait déboucher sur un vide conventionnel dès 2016. Et c’est ce même patronat, représenté par la Société suisse des entrepreneurs (SSE), qui se prétend champion du partenariat social ?! Partenariat social à sens unique, servant uniquement à réduire les travailleurs au silence, à les faire taire à coups de menaces et de chantages, voire à envisager des démarches judicaires contre ceux qui résistent. Nous saluons le courage et la détermination des travailleurs, qui ont décidé de ne pas céder à la démagogie sur la soi-disant « paix du travail », qui n’est qu’un euphémisme pour « collaboration de classe », et de lutter pour leurs droits. Car on n’obtient rien autrement que par la lutte. Ainsi que l’avait dit Henri Krasucki, ancien secrétaire général de la CGT : « Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classe. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classe, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte des classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement ».

Cette lutte est d’autant plus juste et nécessaire que le secteur de la construction est touché par un dumping salarial massif, toutes sortes de montages opaques afin de contourner les contrôles et de recourir de facto au travail au noir, de cadences de plus en plus tendues, à une exploitation brutale, et des accidents, parfois mortel, en nombre élevé, dus uniquement à la volonté des patrons de ne pas appliquer les normes de sécurité qui s’imposeraient au nom de leurs profits. Il ne s’agit pas là des agissements de quelques « patrons voyous », comme le veut une propagande officielle désireuse de brosser le tableau mensonger d’un capitalisme globalement « moral », mais d’une réalité structurelle et largement généralisée. Ce n’est du reste que très logique pour le capitalisme, système fondé sur la seule recherche du profit maximum à tout prix, quel qu’en soit le prix. Ainsi que Marx l’avait dit : « Le capital abhorre l’absence de profit ou un profit minime, comme la nature a horreur du vide. Que le profit soit convenable, et le capital devient courageux : 10% d’assurés, et on peut l’employer partout ; 20%, il s’échauffe ; 50%, il est d’une témérité folle, à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300%, et il n’est pas de crime qu’il n’ose commettre, même au risque de la potence. Quand le désordre et la discorde portent profit, il les encourage tous deux ». Si nous comprenons le choix fait par le syndicat Unia de signer une convention collective qui interdit le recours à la grève en échange de quelques avantages non-négligeables, nous estimons qu’un tel marché ne devrait pas avoir cours dans un pays démocratique. La limitation du droit de grève que la Constitution fédérale pose, et que la Constitution genevoise reprend, est une clause scélérate pour le seul avantage du patronat. Nous exigeons que le droit de grève soit garanti et inaliénable, ainsi que le droit international du reste le veut.

La lutte des travailleurs de la fonction publique contre un budget qui est objectivement un budget d’austérité, quoiqu’en disent la droite et le Conseil d’Etat, est une lutte tout aussi juste et nécessaire. Non pas un combat corporatiste de fonctionnaires désireux de préserver quelques avantages, comme le prétendent des sophistes à la solde de la bourgeoisie, trop heureux de diviser les travailleurs, mais d’une lutte de classe qui concerne les classes populaires du canton dans leur ensemble. Ce qui est en jeu en effet, ce sont les services publics, les prestations sociales, toute la redistribution des richesses qui existe à travers l’action publique pour laquelle nous nous sommes battus pendant des dizaines d’années, dont chaque parcelle fut durement gagnée. C’est à ce peu de redistribution de richesses que la majorité de droite s’attaque au travers d’un budget d’austérité brutal, et des budgets d’austérité encore plus brutaux prévus pour les années à venir. Le Conseil d’Etat et la droite s’époumonent pour prétendre qu’il ne s’agit en rien d’un budget d’austérité, qu’il s’agit simplement d’une « maîtrise » des coûts liés à la fonction publique pour faire face à une dette devenue menaçante. C’est un mensonge éhonté. L’objectif de compression des coûts de 5% sur 3 ans, qu’est-ce sinon de l’austérité ? Les coupes linéaires et les mesures d’économie prévues cette année déjà sur le dos du personnel et des usagers, qu’est d’autre que de l’austérité ? Une réduction du nombre de travailleurs de la fonction publique alors que la population augmente, qu’est-ce sinon de l’austérité ? Du reste, chacun peut se rendre compte des effets de cette politique depuis des années déjà sur des services publics aussi vitaux que l’hôpital cantonal et l’école, qui en sont arrivés à l’extrême limite de ce qui est simplement tolérable du fait des mesures d’économie successives, voire l’ont dépassée. Où en sera la situation si les mesures d’austérité prévues sont adoptées ?

Quant à la dette, parlons en. Est-ce les travailleurs de la fonction publique qui en sont responsables ? Est-ce une gauche depuis toujours minoritaire, sauf deux brèves semi-exceptions, et qui n’a jamais disposé de la double majorité Grand Conseil – Conseil d’Etat ? Non, c’est l’Entente, aux commandes depuis toujours, qui en est la seule et unique responsable. Ce sont ses cadeaux fiscaux aux plus riches à répétition qui ont creusé le déficit de l’Etat : un milliard de francs par année au bas mot ! Et ce sont ces partis qui nous donnent maintenant des leçons de bonne gestion des finances publiques ? Une telle arrogance frise l’indécence ! Aujourd’hui, cette même droite prépare de nouvelles coupes sombres dans les dépenses publiques afin de préparer la RIE III, même si le Conseil d’Etat prétend hypocritement qu’il n’y a aucun rapport : de nouveaux cadeaux fiscaux pour des entreprises qui n’en demandent pas tant. Et cela alors que la RIE III n’a même pas passé le cap du parlement, que le peuple ne s’est pas encore prononcé. Veut-on décider d’avance à sa place que la RIE III sera mise en place quoi qu’il arrive ? Il s’agit d’un véritable déni de démocratie qu’il faut résolument combattre.
Le Parti du Travail soutient la juste lutte des travailleurs de la construction comme de ceux de la fonction publique et sera à leurs côtés.

Pour le Parti du Travail

Alexander Eniline

Président

Discours pour le 9 novembre 2015



Il y a 83 ans de cela jour pour jour, l’armée suisse tirait à balles réelles sur des manifestants socialistes et communistes, faisant 13 morts, cela dans le but de protéger un pseudo « procès » public organisé par les fascistes de l’Union nationale, et sur ordre du Conseil d’Etat genevois, composés de représentants de partis de la droite dite « modérée » ou « républicaine », des partis qui n’ont en revanche rien trouvé à redire quant aux agissements de Georges Oltramare et de sa clique d’inspiration hitlérienne, quant ils ne les ont pas ouvertement cautionnés. Rappelons tout de même que Georges Oltramare allait travailler pour l’occupant nazi en France, et diffuser un antisémitisme forcené en plein génocide ! Les héritiers des conseillers d’Etat assassins de 1932 continuent aujourd’hui encore à défendre la même version, grossièrement mensongère et révoltante, que leurs prédécesseurs de la responsabilité exclusive de Léon Nicole dans la fusillade de 1932, et comme leurs ancêtres, n’ont que peu de scrupules à s’allier objectivement avec une extrême-droite, qui, si elle n’est pas fasciste à proprement parler, s’en rapproche de plus en plus dangereusement, et à reprendre une large partie de ses thèmes et propositions, au point que des idées hier scandaleuses se retrouvent aujourd’hui totalement banalisées.

Du reste, cette complaisance des forces politiques de la bourgeoisie pour le fascisme, déclaré ou voilé, n’est que très logique. Car qu’est-ce que le fascisme ? Georges Dimitrov en a donné la définition désormais classique au VIIème Congrès de l’Internationale communiste : « Le fascisme est la dictature ouvertement terroriste des éléments les plus impérialistes, les plus réactionnaires, les plus chauvins, du capital financier…Les fascisme n’est pas un pouvoir au-dessus des classes et non le pouvoir de la petite bourgeoisie ou du lumpen prolétariat sur le capital financier. Le fascisme est le pouvoir du capital financier. C’est une organisation de représailles terroristes contre la classe ouvrière et la partie révolutionnaire de la paysannerie et de l’intelligentsia. Le fascisme en politique étrangère est le chauvinisme dans sa forme la plus grossière, cultivant la haine zoologique contre d’autres nations ». Le fascisme est surtout la solution de dernier recours pour l’oligarchie capitaliste pour conserver ses privilèges lorsqu’ils sont menacés, pour mater par la force les travailleurs en lutte lorsque les moyens ordinaires n’y suffisent plus, pour se maintenir lorsque tout son système est en crise et vacille sur ses fondements. Une solution que la bourgeoisie dite « libérale » n’a généralement pas trop de scrupules à mettre en œuvre.

Aujourd’hui, le capitalisme traverse sa crise systémique la plus grave et la plus profonde depuis les années 30. Une crise dont on ne voit pas la porte de sortie. Une crise qui précipite les travailleurs par millions dans le chômage et dans la misère, qui conduit les classes moyennes au déclassement, et parallèlement qui accroît à un niveau inouï la concentration de fortunes colossales entre quelques mains seulement. Une crise qui rend le système capitaliste totalement invivable pour une large partie de la population mondiale, qui pousse toute ses contradictions jusqu’à leurs ultimes limites…et pousse tendanciellement les classes dirigeantes à user de solutions de type fasciste pour maintenir leurs privilèges. A tel point que même le fascisme ouvertement assumé, arborant fièrement symboles hitlériens explicites ou à peine relookés, relève la tête. Le cas le plus paradigmatique en est assurément l’Ukraine, gouvernée par une coalition rassemblant partis bourgeois « modérés » et ouvertement fascistes, avec pour idéologie officielle un ultranationalisme forcené et un anticommunisme viscéral, la réhabilitation des collabos pronazis durant la Deuxième guerre mondiale au rang de héros de la nation, un régime qui démolit les monuments soviétiques, les monuments à cette armée qui a donné des millions des siens pour libérer le monde du fascisme, qui interdit le parti communiste, qui laisse des bandes armées néonazies mener main dans la main avec le bras armé de l’Etat une terreur noire contre les communistes et touts les opposants véritables au régime en place…tout cela pour que quelques oligarques puissent accroître encore plus leur fortune, alors que la majorité du peuple plonge dans la misère.

Mais si le décorum fasciste des années 30 n’est plus à la mode ailleurs, la menace fasciste est bien présente. Songeons à la définition donnée par Dimitrov. Le régime qu’a mis en place Erdogan en Turquie, reposant sur les procès truqués à large échelle contre les opposants, une terreur bien réelle, la propagation d’une idéologie violement obscurantiste, et l’application de politiques néolibérales dans le seul intérêt des possédants, n’en n’est pas si éloigné et s’en rapproche de plus en plus au fil des années. En Europe, on observe depuis un certain nombre d’années la progression électorale désormais alarmante de partis dont le programme politique n’est pas si éloigné du fascisme, bien qu’ils s’en défendent : haine viscérale de tout ce qui est étranger, nationalisme forcené, vision répressive et autoritaire, et politiques socio-économiques au seul bénéfice des plus riches. C’est aussi le cas d’une très large portion du Parti républicain aux USA. La fascisation du débat politique et de la société se voit désormais à l’œil nu. Enfin, la construction intrinsèquement anti-démocratique qu’est l’UE, les méthodes qu’utilisent les technocrates non-élus qui sont à sa tête pour briser la volonté souveraine des peuples et leurs imposer l’austérité à perpétuité, ne correspond-elle pas par certains aspects à la définition de Dimitrov ?

C’est aussi le cas en Suisse, et plusieurs partis parmi les plus importants à échelle cantonale et nationale, qu’il serait superflu de nommer, correspondent largement à ce modèle. C’est que, même si la Suisse n’est pas, de très loin, touchée par la crise aussi sensiblement et visiblement que d’autres pays du continent, les inégalités y deviennent abyssales, les conditions de vie de larges pans des classes populaires de plus en plus difficiles. Et tout le monde se rend compte qu’un certain modèle ne peut plus durer.

La lutte contre la menace fasciste passe, en 1932 comme aujourd’hui, par le front commun populaire antifasciste, un front commun contre le fascisme, mais aussi contre la réaction, et contre le capital et ses représentants politiques. Pas un front républicain avec la droite supposée « démocratique » contre celle qui ne l’est pas. L’histoire a clairement montrée que partout où le fascisme est arrivé au pouvoir, que ce soit en Allemagne, en Italie, ou ailleurs, c’est la droite dite « démocratique » qui lui a pavé la voie. C’est la bourgeoisie française qui a choisi « Hitler plutôt que le front populaire ». Et c’est la collaboration d’une partie du mouvement ouvrier avec la bourgeoisie qui a facilité cette victoire. Et si la Suisse n’a pas connu de dictature fasciste à proprement parler, quoique le régime policier que le Conseil fédéral doté des pleins pouvoirs mit en place pendant la guerre n’était en tout cas pas une démocratie, la droite « républicaine » suisse a toujours été dans le même camp que l’extrême-droite, et l’est plus que jamais aujourd’hui. Il est de notre responsabilité de rassembler toutes celles et tous ceux que le capitalisme opprime dans la lutte pour leurs droits et aspirations légitimes, contres les politiques de casse sociale de la droite et l’extrême-droite, contre la mise en place progressive d’un Etat policier. Une lutte contre le capital et ses représentants politiques, qu’ils soient « modérés » ou « extrémistes ». Ce n’est qu’ainsi que le pouvoir de ceux qui donnèrent l’ordre de tirer le 9 novembre 1932 et de leurs héritiers spirituels prendra fin, et que pourra enfin se lever l’aube d’un avenir meilleur.