26 décembre 2013

Oui avec réserves au fonds d’infrastructures ferroviaires





Le contre-projet à l’initiative de l’ATE « Pour des transports publics », retiré par les initiants, prévoit la création d’un Fonds d’infrastructures ferroviaires (FIF) d’environ 6 milliards par an, financée par 2/3 de la redevance poids lourds liée aux prestations, 9% de l’impôt sur les carburants, 0,1% de TVA (en 2017, la hausse temporaire de la TVA de 0,4 points pour renflouer les caisses de l’AI arrivera à expiration, mais la TVA descendrait à seulement 7,7%, pour 0,1% pour le FIF), la hausse des titres de transport, la Confédération et les cantons, ce afin de financer l’entretient et l’extension du réseau ferroviaire, dont entre autres l’extension souterraine de la Gare de Cornavin.

Le Parti du Travail appuie ce projet, car des investissements dans le réseau ferroviaire sont indispensables pour faire face à leur saturation et permettre un vrai transfert de la route au rail, mais avec réserve. En effet, nous ne saurions soutenir une hausse de la TVA, taxe injuste et antisociale au possible et qui selon nous devrait être remplacée par l’imposition directe, ni une quelconque hausse  du prix des billets CFF, déjà prohibitif. Au contraire, le Parti du Travail réclame une baisse massive des tarifs CFF, seule solution pour que le train devienne vraiment attractif par rapport à la voiture. Ces bémols ne sont toutefois pas une raison suffisante pour voter NON.

NON à la privatisation de Naxoo





Le 25 juin 2013, une majorité du Conseil municipal de la Ville de Genève (du PS à l’UDC) votait la privatisation du téléréseau genevois 022 Télégenève / Naxoo, par la vente de toutes les actions de la société, jusque-là en main publique, à UPC Cablecom, filiale de la multinationale Liberty Global, basée à
Denver aux USA. Face à cet inadmissible bradage d’une entreprise publique, un référendum a été lancé par les syndicats du canton et par Ensemble à Gauche, coalition dont le Parti du Travail fait partie. Le référendum ayant abouti, les électeurs de la Ville de Genève sont appelés à se prononcer sur la privatisation de Naxoo.

Le Parti du Travail appelle à refuser cette scandaleuse privatisation d’un bien public, qui, comme toute privatisation, ne sert qu’à enrichir encore plus le capital, au détriment de l’intérêt commun. La distribution d’internet, de chaînes télé et de téléphonie selon nous peut et doit rester un service public, en mains publiques et géré depuis Genève, et non pas être migré à Zürich au service de la soif de profit d’une multinationale étatsunienne, qui n’hésitera pas à normaliser l’offre par le bas et à augmenter les tarifs, et à laquelle on ne peut pas faire confiance en matière de protection des données. Naxoo peut et doit être développé au service de tous et ses bénéfices doivent être réinvestis pour l’intérêt commun comme c’est le cas aujourd’hui, et non pas aller enrichir les actionnaires d’UPC Cablecom.

La vente de Naxoo menace également l’emploi. Il faut savoir en effet que le contrat de vente signé par la Ville donne à UPC le droit de licencier 10% du personnel de Naxoo par an pendant 5 ans, puis de licencier le reste ensuite si elle le souhaite.

Le Parti du Travail dénonce également la décision de la Ville, actionnaire majoritaire, de migrer dès cet hiver les clients potentiels pour une offre numérique multiple de Naxoo à UPC à Zürich, et ce avant même que le vote ait eu lieu. Cet agissement constitue un véritable déni de démocratie !

Pour garder le contrôle de notre téléréseau plutôt que de le brader à une multinationale étatsunienne, il faut voter NON à la privatisation de Naxoo.

Non à la réduction du taux d’encadrement dans les crèches !





Au printemps 2013, le PDC déposait un projet de loi ayant pour but de réduire le taux d’encadrement dans les crèches (soit le nombre d’adultes par enfant) et la proportion de personnel qualifié. Face à la tournure ultraréactionnaire que la majorité de droite du Grand Conseil donna à la chose, le PDC n’osa pas voter la loi issue de son propre projet et se rétracta. La loi passa néanmoins grâce aux votes du PLR, de l’UDC et du MCG.

            Le Parti du Travail s’associa au référendum lancé par toutes les forces progressistes de ce canton contre cette attaque inqualifiable contre nos enfants. Plus de 28 mille signatures furent récoltées en 40 jours (sur les 7000 nécessaires). C’est dire l’importance du sujet et le sentiment de la population sur la question.

            La droite prétend que cette loi créera des places supplémentaires dans les crèches. C’est faux, absolument faux ! Les normes intercantonales prévoient un minimum de 3 m2 par enfant. Les institutions actuelles ne pourront pas repousser leurs murs pour accueillir plus d’enfants dans des locaux conçus pour respecter cette norme.

            La droite prétend que le taux d’encadrement actuel est excessif et que l’on pourrait le réduire sans mal. Encore une fois, c’est faux ! La qualité de l'encadrement actuel, déjà limite, sera encore réduite. Genève aura ainsi le plus mauvais taux d’encadrement de Suisse et d’Europe. A titre d'exemple pour les 2-3 ans : Genève compte actuellement 8 enfants pour un adulte, Bâle (6), Vaud (7), Neuchâtel et Tessin (8) et en Europe, la Suède et le Portugal en comptent 5, la France 8. Avec la nouvelle loi, le taux d’encadrement passerait à 10 enfants pour un adulte contre 8 actuellement pour les 2-3 ans, et de 13 enfants pour un adulte contre 10 actuellement pour les 3-4 ans. Par ailleurs, elle supprime le taux d’au minimum 50% d’éducateurs diplômés.

            Comment dans ces conditions maintenir un encadrement approprié, des activités éducatives, la possibilité d’activités à l’extérieur, voir simplement la sécurité de nos enfants ?

            En outre, avec la nouvelle loi l'ouverture de crèches privées ne sera plus soumise à la conclusion d'une CCT approuvée par les communes concernées. Le risque est grand de dégrader les conditions de travail (dumping salarial) de ce secteur très féminisé, au détriment d'une reconnaissance professionnelle bien méritée. Ceci alors que le canton, qui recense déjà quatre CCT différentes, aurait au contraire besoin d'harmonisation !

            On le voit, sous le prétexte hypocrite de créer de nouvelles places de crèche, la loi mise en votation ne vise qu’à faire des économies sur les dos des enfants, ce qui est tout simplement révoltant, et sur le dos du personnel. C’est pourquoi, il faut résolument voter NON.

            Il existe sans doute une pénurie réelle de crèches dans ce canton, mais ni la droite ni sa loi ne contribuent en rien à la résoudre. La seule solution passe par la construction de nouvelles crèches, qui passe par des investissement des pouvoirs publics, solution que défend le Parti du Travail, mais dont la droite ne veut dans aucun cas.

Non à l’initiative xénophobe de l’UDC contre les migrants





L’initiative populaire de l’UDC, intitulée « contre l’immigration de masse », vise à limiter le nombre d’autorisations de séjour accordées par la Suisse par des contingents annuels, contingents qui incluent l’asile et les frontaliers. Le droit au séjour durable, au regroupement familial et aux prestations sociales pourrait être limité. Les contingents annuels seraient fixés en fonction des « intérêts économiques globaux de la Suisse ». Les critères pour l’obtention d’un permis de séjour seraient la demande d’un employeur, un revenu autonome et la capacité d’intégration. Aucun traité international incompatible avec cette initiative ne pourrait plus être signé, tandis que les traités actuels contraires au texte de l’UDC devraient être renégociés dans un délai de trois ans. L’UDC vise évidemment à remettre en cause les accords bilatéraux avec l’Union européenne.

Le Parti du Travail combat cette initiative car elle est mensongère, démagogique, xénophobe, et directement contraire aux intérêts de tous les travailleurs de ce pays.

L’UDC prétend que son initiative combat le dumping salarial dans la mesure où elle remet en cause les accords sur la libre circulation conclus avec l’UE. Le Parti du Travail combat aussi ces accords tels qu’ils sont et la sous-enchère salariale qu’ils impliquent. Mais c’est bien parce que nous combattons la sous-enchère salariale que nous luttons contre l’initiative mensongère de l’UDC, qui en réalité ne ferait qu’accroître la sous-enchère salariale. En effet le grand problème de la libre-circulation, c’est qu’elle implique la libéralisation, la dérégulation du marché du travail, la suppression des commissions tripartites, ce qui facilite pour la patronat la sous-enchère salariale. Pour lutter contre ce fléau, la seule solution est une régulation renforcée du marché du travail, plus d’inspecteurs, plus de conventions collectives de travail, ainsi que des salaires minimaux.

Mais l’UDC, en parti pro-patronal et ultralibéral qu’elle est, ne veut pas de toutes ces mesures indispensables. Au lieu de combattre les abus patronaux, ce parti s’attaque aux travailleurs immigrés, qu’elle veut précariser. Du reste, le modèle des contingents, prévu par l’UDC, n’a nullement pour but de lutter contre le dumping salarial, ni même de limiter l’immigration. Bien au contraire, ce système, où les contingents seraient calculés selon les « intérêts économiques globaux de la Suisse », en clair selon la demande du patronat, ne vise nullement à limiter l’afflux de main-d’œuvre étrangère, puisque le patronat pourra en demander autant qu’il veut, mais vise plutôt à rendre les travailleurs étrangers plus précaires, leur situation plus temporaire et incertaine. Et qui dit travailleurs précarisés, dit travailleurs sans droits, sans capacité de résistance car craignant de perdre leur titre de séjour, et donc taillables et corvéables à merci, ce qui signifie plus et non moins de sous-enchère salariale.

Outre son caractère mensonger et favorable objectivement à la sous-enchère salariale, l’initiative de l’UDC est purement démagogique et xénophobe. Démagogique car elle réserve à la question complexe de l’immigration un traitement simpliste et déformant. En effet, dans la grande majorité des cas, les gens ne choisissent de quitter leur pays pour s’installer ailleurs que contraints par les circonstances. Et ces circonstances incluent le pillage des pays du tiers-monde par les multinationales occidentales, y compris des grandes entreprises suisses. La politique antisyndicale de Nestlé en Colombie en est un triste et bien connu exemple. Bien entendu, l’UDC ne tient aucunement compte de cet aspect des choses.

Xénophobe, l’initiative de l’UDC livre à la vindicte populaire les travailleurs étrangers, les accusant d’un dumping salarial dont seul le patronat est responsable, bafoue les droits fondamentaux des migrants, et divise les travailleurs entre suisses et étrangers, pour le plus grand plaisir du patronat.

Ce sera un NON ferme et résolu le 9 février.



Dernière étape avant l'an 2014


Editorial de l'Encre Rouge de décembre 2013

« A notre avis, le point de départ de notre activité, le premier pas concret vers la création de l'organisation souhaitée, le fil conducteur enfin qui nous permettrait de faire progresser sans cesse cette organisation en profondeur et en largeur, doit être la fondation d'un journal politique pour toute la Russie. Avant tout, il nous faut un journal, sans quoi, toute propagande et toute agitation systématiques, fidèles aux principes et embrassant les divers aspects de la vie, sont impossibles » écrivait Lénine dans Par quoi commencer ? en 1901.

Puisque l’enseignement de Lénine n’a rien perdu de son actualité, le Parti du Travail a pris la décision de relancer son bulletin d’information mensuel, l’Encre rouge, pour assurer une diffusion meilleure et plus régulière de ses idées, mais aussi pour renforcer son organisation ainsi que ses liens avec ses membres.

« En ces temps de tempête, nous ne pouvons pas laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité » disait Thomas Sankara. Nous vivons en effet des temps de tempête, terribles, lourds de menace, désespérants parfois. Le capitalisme traverse une crise systémique, dont on ne voit pas la sortie, et que les décideurs veulent faire payer aux peuples. Les plans d’austérité se multiplient et les acquis sociaux sont remis en cause les uns après les autres, dans le seul but d’enrichir encore plus une toute petite oligarchie.  Face à la juste protestation des peuples, les gouvernants bourgeois instaurent des mesures de plus en plus répressives, si bien que la démocratie elle-même est menacée. Les guerres impérialistes ensanglantent la planète avec une intensité accrue. Et pendant ce temps 854 millions de personnes à travers le monde souffrent de la faim, et chaque jour 26'000 enfants de moins de cinq ans meurent de faim ou de maladie curable.

Mais en ces temps de tempête l’existence d’un Parti du Travail, porteur d’une pensée radicalement en rupture avec le consensus néolibéral dominant et de la perspective d’une société socialiste, seule solution aux contradictions du capitalisme, est plus nécessaire que jamais. Et cette pensée a vitalement besoin d’un journal pour s’exprimer. C’est la mission que l’Encre rouge se propose de remplir.

Nous vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année, une bonne année 2014 pleine de luttes que nous espérons victorieuses et espérons bientôt pouvoir vous compter parmi nos abonnés.